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LA TIJANNYA DE FES A TIVAOUANE 
 
 
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Réponse

Questions sur la Tariqa Tijania  
 
1- QUESTION : Je suis une soeur de La Rochelle en France. J'aimerais savoir s'il existe un hadith qui stipulerait que la fatihi et la Jawhartu-Al-Kamal peuvent être récités. En effet, il est très difficile de prouver que ceci fait partie intégrante de nos pratiques musulmanes spirituelles. Car, suivre le Prophète n'est- il pas notre but pour aimer DIEU. J'ai pratiqué pendant 2 ans les dikrs de la tariqa Tijania, mais tout le monde m'a prévenu du danger que j'encourais.  
 
 
1- REPONSE: Un hadith authentique est rapporté par Abou Horeira qui dit avoir appris du Prophète deux séries de hadiths: une série qu'il est autorisé à divulguer et une autre dont la révélation lui coûterait la vie, car le commun des gens ne le comprendrait pas. Les commentateurs de ce hadith soulignent bien que l'exécution des normes communes et des concepts ordinaires de la Charia et de la Sounna suffira amplement au bon croyant, à l’exception des élus bien édifiés introspective ment et aptes à transcender vers l'optimal. D'autre part, Sidna Mohammed avait inculqué à son compagnon Hodeifa des enseignements secrets qu'il n'était guère autorisé à émettre. Le khalife Omar Ibn El Khattab venait, parfois, le consulter sur des états et situations que le compagnon Hodeifa aurait éventuellement acquis de la bouche du Prophète. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les "salâts" (bénédictions du Prophète), communément récitées par les croyants, et celle appelée "salat Ibrahimiya". Or, le gendre et khalife du Prophète, Ali Ibn Abi Talib récitait une autre "salât". Le Messager d'Allah le qualifia de gardien de la "cité de sapience mohammadienne", en disant : "Je suis le Forum de la science, Ali en est le moyen d'accès". Ali récitait une "salât" où figurent des termes de la Fatihi. (se référer aux écrits d'Ibn El Atir, Ibn Qoteïba (dans sa Mouchkil el hadith et Ibn el Fâris (épître sur les bienfaits de la "salât"). D'ailleurs, les compagnons du Prophète récitaient souvent des litanies qu'ils n'avaient pas apprises du Prophète, sans aucun dénigrement de la part du Messager d'Allah. Celui-ci avait entendu, un jour de la bouche d'un autre compagnon, une oraison spéciale. Il en reçut expressément l'agrément de l'Envoyé de Dieu- D'autres hadiths sont cités par Tabarâny et les commentateurs dignes de foi. On cite, entre autres, parmi les Tabiyines (successeurs des compagnons), Omar Ibn Abdel Aziz qui récitait des oraisons qui ne figurent guère dans la nomenclature mohammadienne. La liste est longue. D'après Ibn Mâjah, dans sa Sounua, le compagnon Abdallah Ibn Messaoud récitait une salât spéciale: "O mon Seigneur, réserve Tes bénédictions et Tes grâces au plus sublime de Tes Messagers, l'Imam des Pieux, Sidna Mohammed". L'Imam Chafiyi, promoteur du rite juridique qui porte son nom, avait sa propre salât ; cette salât est communément récitée aujourd'hui dans toutes les mosquées du Maroc : "O mon Dieu, bénis Sidna Mohammed, autant de fois que le nombre des membres de sa communauté qu'elle l'aurait récitée ou même omis de réciter."  
 
2- QUESTION : Je suis un musulman habitant le Sénégal, très attaché à la Tariqa Tijania , je ne pratique pas la Wadifa , mais connaîs bien toutes ses oraisons. On m’aurait dit que celui qui n’est pas initié au Tijanisme ne peut ou ne doit pas les réciter. Je prendrai le cas de "HIZBOU AL BAHRI", dont on me dit que celui qui le récite et qui n’a pas reçu l’initiation est comme quelqu’un en pleine mer, se trouvant dans la position délicate de celui qui ne sait pas nager. J’aimerais que vous m’expliquiez toutes les arcanes du Tijanisme ?  
2- REPONSE : La Tariqa Tijania est une voie ouverte et accessible à tout croyant musulman des deux sexes à condition d’être pubère. Donc, l’accès est général, même pour ceux qui n’accomplissent pas certaines obligations religieuses. Mais, pour être un bon Tijani, il faut être un pratiquant assidu, déployant un effort continu pour demeurer dans les normes Mohammadiennes que comportent à la fois la Charia et la Sounna. Le cas de Hizb Al Bahri que vous avez cité, est un cas spécifique, hors classe, car il faut une initiation particulière et spéciale, confortée par une autorisation authentique, émanant d’un grand Cheikh. Or, il s’est avéré, pour ce cas, que les conditions sont très rigoureuses pour ce" hizb", car le Cheikh Tijani, lui-même, ne l’avait accordé qu’à quelques-uns parmi les plus élus.  
 
 
4- QUESTION : J’aimerais savoir dans la Tariqa Tijania en quoi consiste Salat Al Fatihi qui est une partie intégrante du wird Tijani. Pouvez-vous m’expliquer et indiquer son contenu, en utilisant une translittération latine.  
4- REPONSE :  
 
"ALLAHOUMMA SALLI ALA SAYDINA MOHAMMED AL FATIHI LIMA OUGHLIQ, OUA AL KHATIMI LIMA SABAQ, NASIRI AL HAKKI BIL HAK, OUA AL HADI ILA SIRATIK AL MOUSTAQIM, OUA ALA ALIHI HAQQA KADRIHI OUA MIQDARIHI AL ADIM". 
 
Dans la "Fatihi", le Prophète(saw), l’objet de la salutation, est qualifié de promoteur d’ouverture de tout ce qui est obstrué et caché de tous les messagers antérieurs. IL est également qualifié de Réalisateur de droit par le Droit, c’est à dire par le pouvoir du droit attribut de DIEU(swt) et Orientateur du croyant vers le chemin de DIEU(swt). Salutations aussi aux descendants du Prophète(saw), salutations à la hauteur de leur ancêtre le Messager d’ALLAH(swt). Certains avaient expliqué cette grande ouverture par la première émergence de notre vénéré Sidna Mohammed considéré comme le premier être humain dégagé du grand néant avant même la genèse ou la création du monde.  
 
5- QUESTION : J’aimerais vous poser quelques questions :  
1. Où est enterré exactement le Cheikh Sidi Ahmed Tijani ?  
2. A t-il eu des enfants et petits enfants ? Où vivent-t-ils ?  
3. Combien de Tijanis y a t-il dans le monde ?  
4. Pouvez-vous m’indiquer un guide spirituel à Montréal ?  
5. A quelle date, et de qui le Cheikh Sidi Ahmed Tijani a-t-il reçu  
confirmation de sa mission ? Dans quelle ville ?  
5- REPONSES :  
1. Cheikh Sidi Ahmed Tijani est enterré à Fès au quartier Blida, près de l’Université Al Qaraouine.  
2. Il a eu deux fils : Mohammed Al Kabir et Mohammed Al Habib de deux mères différentes : Moubaraka et Mabrouka. Seul Mohammed Al Habib a eu des enfants dont le nombre au Maroc seul atteint aujourd’hui une centaine d’enfants. Les autres sont à Ain Madi en Algérie et au Sénégal.  
3. Il est difficile de compter le nombre de Tijanis dans le monde. Selon une statistique française, remontant à l’année 1930 lors du protectorat, le nombre de Tijanis se serait élevé à 1 million au Maroc, 1 million et demi en Algérie et au Sahara Oriental, et 600 mille en Tunisie. Une récente interview avec un universitaire indonésien affirme que le nombre de Tijanis en Indonésie s’élève à 2 millions.  
4. Je ne connais pas de guide spirituel à Montréal, mais je demeure à votre disposition pour répondre à d’autres questions.  
5. La grande ouverture du Cheikh Sidi Ahmed Tijani octroyée par Allah, grâce à l'entremise du Messager Sidna MOHAMMED, que Dieu le salue et le bénisse, commença à Tlemcen et se couronna à Chellala et à Abi Samghoun au Sahara Oriental. C'est là, où le Prophète autorisa le Cheikh Tijani à inculquer son wird Mohammadien à ceux qui le demandaient sans autre condition que la soumission aux préceptes et concepts de l'Islam. La permission de réciter le wird et la wadhifa pouvait être accordée à n'importe quel croyant des deux sexes, à condition d'être pubère et d'accepter les conditions dont la plus importante est de n'avoir nul intermédiaire sublime avec le Prophète et Allah que le Cheikh seul. Ce fut à la date 1196 de l'hégire, et le wird ne comportait, alors que l'Istighfar et la Sallat Al Fatihi. Ces 2 éléments ont été couronnés par la récitation de la hilala au début du treizième siècle de l'hégire.  
 
14- QUESTION : Peut-on être Tijani et suivre le rite Malékite ?  
14- REPONSE : Le Cheikh Tijani(raa) lui-même était de rite Malékite. L'Imam Malik (raa)considérait que le hadith (la tradition prophétique) authentique est son véritable rite. C'est pourquoi tout rite canoniquement valable est fonction des hadiths auxquels il se réfère. L'imam Malik ajoute pour concrétiser son "Madhab" le consensus des Oulémas à défaut de hadith dans les cas éventuellement modernes se basant particulièrement sur le hadith de Médine où le Prophète avait passé ses derniers jours.  
 
 
17- QUESTION: Je suis intéressé par le livre de Cheikh Umar Futiyu Tall, "Rimah". Seriez-vous au courant d’une quelconque traduction ? Merci de votre patience et félicitations pour votre site.  
17- REPONSE: Pour l'ouvrage "RIMAH" il n'y a pas jusqu'à présent de traduction. Mais il me semble avoir entendu quelques sénégalais exprimer la volonté de certains parmi eux d'en traduire quelques extraits.  
 
18- QUESTION: Je voudrais savoir si une traduction en Français ou Anglais du livre majeur du Cheikh était disponible. Et comment pourrais-je me le procurer ?  
18- REPONSE: En réponse à votre email à propos de la traduction en anglais du livre du Cheikh, je tiens à vous signaler que certains tijanis se sont proposés la traduction des "JAWAHIR AL MAANI" (Perles des Idées), mais rien n'a été élaboré jusqu'ici. Il y a une seule traduction dont m’a parlée son auteur, un moqaddem tijani italien, m'affirmant qu'il est en train de traduire en italien les Jawahir. Ce que j'ai fait personnellement, c'est l'élaboration des éléments essentiels de la tariqa qui y ont été insérés dans les 7 quêtes de la tariqa, introduction à la « BOUGHIA » de Sidi Larbi Benssayah, que j'ai traduite personnellement, publiée sous le titre "Le Soufisme Afro- Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles", ainsi que dans mon autre ouvrage sur la tariqa intitulé " La Tijania : Voie Spirituelle et Sociale". Les deux livres sont insérés intégralement dans mon site web.  
 
24- QUESTION : Un disciple Tijani qui est possédé a-t-il le droit d'aller chez une personne qui enlève les djinns en sachant qu'il n'est pas Tijani d'une part, et qu'il appelle d'autres saints non Tijanis pour se soigner d'autre part ?  
24- REPONSE : Un bon tijani doit se référer uniquement à son cheikh pour tout malaise quel qu'il soit. L'effet est sûr, mais dépend du degré d'attachement du Mouride à son cheikh étant sûr que le cheikh n'est qu'un guide et que ALLAH seul détient le pouvoir suprême. Il faut donc s'attacher à ALLAH par l'intermédiaire de son guide.  
 
25- QUESTION: Pouvez-vous m'indiquer une source où obtenir des informations sur Sidi Larbi Benssayah, sa vie, son parcours, sa place dans la cour du Cheikh Tijani, l'époque où il a vécu... J'ai, depuis très longtemps, une très forte relation spirituelle avec ce patron de la Zaouia de Rabat où je me rends régulièrement, en route pour Fès. Comme une sorte de force d'attraction... J'aimerai le connaître davantage. J'ai lu sur votre site ce que vous avez dit de lui.  
25- REPONSE: J'ai été enchanté par vos liens d'attraction envers ce grand khalife Sidi Larbi Benssayah, à propos duquel le Cheikh Tijani(raa) aurait dit: "avant de me rendre visite à Fès, faites-le d'abord à la zaouïa de Sidi Larbi Benssayah à Rabat". C'est là un grand "iden' (autorisation) du cheikh. Quant aux renseignements à propos de son C.V, ils sont malheureusement épars dans divers ouvrages de la Tariqa dont notamment "Kachf Al Hijab" de Sidi Ahmed Skirej. Néanmoins, un manuscrit encore inédit du grand Moqaddem Lahjouji, comporte semble t-il, près de plus de 500 pages sur la vie spirituelle et culturelle de ce grand Khalife. En lisant sa "BOUGHIA" qui a été publiée du vivant même du Khalife, vous pouvez entrevoir entre les lignes les éléments intéressants sur son comportement idéal exemplaire qui doit refléter la vie spirituelle de chaque mouride Tijani. Je vous incite à lire notamment les 7 requêtes qui répercutent les signes forts d'un véritable mouride sûr d'atteindre dans l’au- delà, le Summum des approches vers "Hadrat Al Qods" (le Plénum des Présences). Je souligne ici que j'ai déjà traduit les 7 requêtes à travers une adaptation commentée, dans mon ouvrage "Le Soufisme Afro Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles"  
 
26- QUESTION: Que dit l’islam sur la musique et la danse (sans mixité) ?  
26- REPONSE: Dans mon ouvrage en arabe intitulé "Encyclopédie du Soufisme Islamique entre l'Orient et l'Occident" publié en 3 volumes, j'ai réservé une étude substantielle sur la musique et la danse telles qu'elles sont conçues et souvent légitimées même par le cheikh Tijani quand elles sont dégagées de tous éléments excentriques dont j'ai cité quelques spécimens.  
 
31- QUESTION: J'ai besoin de votre éclairage, à propos de la Hadarat du vendredi, la plupart des Tijanis sénégalais semblent la négliger en se contentant, très souvent, de petits nombres de "Hilala", au lieu des 12OO, 16OO ou autres... Ils semblent soutenir que quand on est en groupe, n'importe quel nombre suffit (2OO, 3OO, 5OO). Même en groupe, ne doit-on pas atteindre au minimum les mille et quelques? Que disent les livres de la Tariqa et, principalement la Boughia ?  
31- REPONSE: Selon la BOUGHIA, le nombre minime de la hilala doit dépasser un millier (1000), et doit être accompli à la dernière heure du vendredi jusqu'au coucher du soleil. Certains khalifes comme Nadifi préconisaient la récitation de la hilala 300 fois en groupe à condition de continuer à la réciter jusqu'à mille. Nadifi recevait à l'époque des mourides de la banlieue de Marrakech, pour réciter la hilala avec lui, mais les 300 ne suffisaient pas. Un seul cas est plausible, celui ou un mouride rejoindrait le groupe qui avait déjà entamé la hilala, alors, pour lui le reste suffit, 200 ou 300 au lieu de 1000.  
 
34- QUESTION: Je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'éclaircir les points suivants : J'ai lu que Sidi Ahmed tijani, qu’Allah l'agrée, a rapporté dans son livre « jawaahir al-maani » les deux hadiths suivants : a- «lorsqu'il (Prophète , paix et bénédiction sur lui ainsi que sur sa famille,) entra un jour chez Fatima, tandis qu’Ali dormait dans un coin de la pièce et qu'Al Hassan et Al Hussein jouaient près d'elle: "En vérité, toi, ces deux-là et ce dormeur, vous êtes avec moi à mon degré au Paradis, or cela n'est pas vrai pour autres qu'eux, même parmi les Prophètes et les Envoyés "» "Le Prophète, Dieu le bénisse et lui donne la paix, a dit dans un de ses hadiths: "Nous étions, moi et Ali, deux lumières par devant Dieu le Sublime, puis Il nous a déposé dans les lombes d'Adam et ne cessa de nous faire passer de lombes en lombes jusqu'à [notre grand-père] 'Abd al-Muttalib. Je passais alors dans les lombes d'Abd Allah et lui dans celles d'Abû Tâlib. Ensuite, notre lumière s'est réunie dans Al-Hassan et Al-Hosayn: ils sont donc deux lumières de la lumière du Seigneur des mondes "  
Est ce que ces deux hadiths sont bien rapportés dans « Jawaahir Al-Maani » ?  
Quels sont leur degré d'authenticité ? 3- Comment peut-on interpréter ces hadiths sachant qu'un Wali (saint) n'atteindra jamais le degré d'un prophète ?  
34- REPONSE: En général un hadith n'est authentifié que conformément à l'authenticité du Sanad (chaîne de transmission).Or, un million de hadiths d'après l'imam Ahmed Ben Hanbal était déjà en vogue à son époque c'est à dire au 2ème siècle de l'hégire. Seuls ont été authentifiés parmi ces hadith un maximum de 10.000 et c'est pourquoi les hadiths rapportés par Boukhari et Mouslim dans leurs "Récits des sahih" ne dépassent guère 5000. pour l'imam Malik dans son "mouatta", il n'a retenu parmi les 10.000 hadiths que 700 qui constituent la teneur actuelle du "Mouatta". D'où provient donc cette profusion apocryphe du hadith? L'origine de cette euphorie réside dans les israélismes extraits de la Bible et des propos soi-disant prophétiques fabriqués de toutes pièces par des organismes théologiques et leurs promoteurs. Les chiites sympathisants enthousiasmés de Ali n'ont pas manqué d'y participer, d'où des centaines de hadiths concernant Sidna Ali. Certains d’entre eux peuvent être authentifiés sans aucune référence à un Sanad quelconque. Car le manque de chaîne de transmission peut être motivé non par la non authenticité mais par d'autres mobiles plus ou moins plausibles. C'est pourquoi on peut rencontrer certains de ces hadiths dans des oeuvres soufies telles "Jawahir al maani" et la "Boghia" de Sidi Larbi Benssayah. Vue la crédibilité des auteurs de ces ouvrages, on ne saurait les rebuter. D'autant plus que la position sublime de Sidna Ali que lui réservait le Messager d'ALLAH lui- même n'est pas à démontrer. La teneur des hadiths cités en l'occurrence dans vos questions, sont sûrement parmi les hadiths non soutenus par le sanad, mais qui pourraient être authentifiés. Un grand hadith a été rapporté concernant Sidna Ali à propos duquel, le Prophète(saw) avait dit: "Je suis la Cité de la Science, et Ali en est le portier". Dans d'autres hadiths, le Prophète(saw) soulignait que Sidna Ali(raa) est considéré comme son frère, que Lalla Fatima (raa)est la dame la plus sublime, et que les 2 fils Hussein et Hassan sont les 2 seigneurs de la jeunesse paradisiaque. Pour le fait de les comparer au Prophète et Messager d'ALLAH(saw), un principe essentiel en Islam affirme que le fait de qualifier une personne qui n'est pas Prophète d'attribut apparemment supérieur à ceux du Prophète n'implique pas la suprématie de cette personne. Il ne s’agirait là que d’une prérogative qui n’implique aucune proéminence. Les exemples abondent.  
 
36- QUESTION: Pourriez-vous me dire si les sectes déviées dont le Prophète avait parlé avant sa mort concernent t-elles la Tijania. Sinon, peut-on les citer de nos jours?  
36- REPONSE: La tijania est une voie spirituelle connue depuis le 19ème siècle. Ce genre de voie n'était pas connu du vivant du Prophète, les seules sectes déviées dont vous parlez ne commençaient à se faire connaître que plusieurs décennies ou siècles après la mort du Prophète. Elles sont bien connues comme les Shiites, les qadarites, les kharijites etc...  
 
37- QUESTION: Sommes-nous obligés d'être assis les jambes croisées ou en position de prière pour faire le wird, car j'ai souvent des problèmes avec une de mes jambes?  
37- REPONSE: Vous pouvez faire votre dhikr comme vous le pouvez sans être obligé de croiser les jambes, ni prendre la position de la prière. Cette éventualité est signalée dans le Coran qui légitime des positions plausibles, sur tous les plans.  
 
39- QUESTION : Je souhaiterais une bibliographie sur la Tijania en français.  
39- REPONSE : Mon livre « La Tijania : voie spirituelle et sociale » est inséré dans mon site, vous avez la possibilité de le consulter.  
 
40-QUESTION : Je suis un frère de l’Afrique, je voudrais savoir quelle est la signification de « hizb al sayfi » en français.  
40- REPONSE : Le "hizb" a deux sens : le parti (groupe partisan), ou oraison (dhikr). Sa signification en l’occurrence est « oraison de l’épée », c’est à dire « oraison tranchante » ou dhikr efficient ou fulgurant. Ce "hizb" a été élaboré par le grand soufi andalou Ibn Arabi. C’est une oraison comportant une dizaine de pages (format A4). Sa récitation peut être remplacée d’après le grand cheikh Sidi Ahmed Tijani(raa), par la lecture quarante et une fois de la sourate coranique intitulée « sourate Al Qadr » (sourate du destin).  
 
49- QUESTION : Comment doit-on faire si au cours de la "wadifa" on somnole?  
49- REPONSE: Pour éviter de somnoler durant le dhikr, il faut selon la sounna authentique, prendre ses dispositions pour que l'esprit du mouride y demeure présent. Si dans un cas de force majeure le chapelet se détache de votre main en somnolant, il suffit de l'intercepter tel que vous le pouvez et continuer votre dhikr, abstraction faite du nombre exact des dhikrs que vous auriez fait. Mais si en somnolant vous laissez tomber votre chapelet sans vous en rendre compte, vous devrez refaire vos ablutions.  
 
50- QUESTION : Si au cours du dikr, au moment de la "hilala" ou du "istighfàr" on entend prononcer le nom du Prophète (sur lui Paix et Salut de DIEU), doit-on ou peut-on dire "salla allahou alayhi wa sallam"?  
50- REPONSE: Si au cours d'un dikr quelconque vous entendez prononcer le nom du Prophète, vous n'êtes pas tenu de prononcer l'expression de salut et de bénédiction. Ce qui se passe alors, est similaire à l'état du mouride en prière obligatoire dans laquelle il doit se concentrer sans faire attention à ce qui se dit autour de lui.  
51- QUESTION : Connaissez-vous des zawiyas, et/ou disciples ou cheikhs tijanis en France? Je serai très content d'aller à leur rencontre afin de me frotter aux gens avec qui je partage l'amour du saint Cheikh Ahmed Tijani (RAA).  
51- REPONSE: Quant aux zaouïas tijanies existant en France, j'en ai connu une quinzaine quand j'ai visité la France en 1944. La plus importante zaouïa est celle de Gennevilliers qui est toujours pleine de mourides tijanis. Aujourd’hui, il en existe des centaines, dans toutes les régions de France, notamment dans celles de Lyon.  
 
52- QUESTION : Comme tout tijani averti, je commence ma lecture de la fatiha, en priant, par la bassmala. Mais je voudrais avoir des arguments plus solides à brandir au cas où je serais interpellé sur la question.  
52- REPONSE: Pour la lecture de la fatiha, un hadith authentique parle de l'obligation de commencer par la basmallah, qui selon ce hadith rapporté par Aicha épouse du Prophète, fait partie intégrante de la fatiha. Son omission risque selon le rite shafeite d'abolir toute la lecture. Il semble que l'imam Malik en connectant son disciple shaféite aurait rejoint cette option. Un hadith authentique précise qu’on doit renforcer l’ouverture de tout acte important par la bassmallah, en tant qu’invocation du nom de DIEU.  
 
53- QUESTION: Comment priait le Cheikh Sidi Ahmed TIJANI, avec le "qabd" ou le "sadl" ?  
53- REPONSE: En ce que concerne le "qabd" ou le "sadl", le cheikh tijani a opté pour ce dernier quoique les 2 actes soient aussi bien authentiques l'un et l'autre.  
 
55- QUESTION : existe t-il un manuscrit écrit par le cheikh tijani ?  
55- REPONSE : Il n'existe pas de manuscrits à proprement parler, écrit de la main du cheikh, sauf à notre connaissance, des lettres dont je dispose d'une copie dans laquelle le cheikh autorise un de ses mourides à réciter le dhikr. Je possède, également un (manuscrit de Jawahir al Maani), dans lequel le khalif Sidi Larbi Benssayah, le présente comme un manuscrit originel contre-signé par le cheikh, mais qui n'est pas écrit de ses propres mains.  
 
57- QUESTION : Je suis presque nouveau venu en France. Je suis actuellement à Aix- en- Provence. Quelle est la zaouïa tijanie la plus proche de ma localité?  
57- REPONSE: Les zaouïas dont je vous ai parlé (celles que je connaissais) sont toutes à Paris. La plus ancienne est celle de Gennevilliers. Leur nombre a déjà atteint en 1945 une quinzaine. Il est difficile de faire un départ net entre une zaouïa et une mosquée où le nombre de ces oratoires tous confondus dépasse les 300. Quant aux adresses, il suffit, quand vous êtes dans un des quartiers habités par des musulmans, de vous informer sur les lieux de ces oratoires sans parler de leur nature, car la plupart des gens n’y voient qu'un simple lieu de prière.  
 
58- QUESTION : Pouvez-vous m’indiquer d'autres sources en français, ou en arabe à défaut, sur notre chère tariqa, pour que nous soyons davantage instruits en écrits tijanis.  
58- REPONSE: Des références en arabe sur la tariqa, celle que je recommande le plus est ce qu'on a toujours appelé "le code de la tariqa" soit "la Boughia" de Sidi Larbi Benssayah dont la première publication remonte à l'année hégirienne 1304 au Caire. D'autres éditions ont vu le jour tout le long du 14ème siècle. Tout récemment j'ai publié une petite encyclopédie en 3 volumes sur le soufisme entre le Machreq et le Maghreb, dans laquelle j'ai réservé plus d'une centaine de pages à la tariqa, à son Cheikh et à ses khalifes.  
 
59- QUESTION : nous sommes à la recherche de documents ou livres sur le Cheikh Hamallah, originaire du Nioro ( Sénégal ) déporté en France mort, et enterré à Montluçon en 1949.  
59- REPONSE : Prière de se référer à l'Institut IFAN à Dakar, pour vous donner la liste des articles et études sur la biographie de ce personnage.  
 
62- QUESTION : Après de nombreuses recherches, j'ai conclu que les savants sunnites ont interdit les instruments de musique (sauf le tambour en certaines occasions). J'aimerais savoir ce qu'en pensait le cheikh Ahmed Tijani (RA) ?  
62- REPONSE : Le tambour n'était pas conçu à mon sens comme instrument habituel de musique. On l'employait, parfois, avec d'autres instruments, en dehors de tout orchestre musical. Quant au Cheikh Sidi Ahmed Tijani(raa), il a été rapporté (et j'en ai fais état dans mon ouvrage "La Tijania: Voie spirituelle et Sociale) qu'il avait assisté à des réceptions où certains musiciens faisaient usage de 3 instruments: la flûte, le rabab et le violon avec le « tarr » un autre genre de tambourin. Un musicien célèbre appelé Al Jabri présidait cet orchestre, en présence du Cheikh, et, plus tard, en compagnie de son khalife Sidi Larbi Benssayah(raa). J'ai élaboré une étude substantielle sur la musique et le samaâ (Al madih ou chorale) dans mon ouvrage en arabe intitulé: "Encyclopédie de la pensée soufie en Orient et en Occident"  
 
68- QUESTION : Je suis sénégalais et fervent adepte de la confrérie du grand Cheikh Tijani(raa). J'ai lu, avec intérêt, vos textes et contributions que vous avez insérés sur le web. Votre livre intitulé "La Tijania" : Voie Spirituelle et Sociale", m'a beaucoup instruit. Professeur, je suis à la recherche de deux livres, et je sollicite votre aide. Le premier s'appelle "Jawahir Al Maani" du cheikh Tijani(raa), le second "Arrimah" (les lances) du Cheikh Omar El Fouti(raa). Pourriez-vous m'aider à avoir ces livres, qui me sont d'un très grand intérêt. Auriez- vous la version (en français ou en anglais) des livres sur un support électronique. Cela m'aiderai beaucoup à poursuivre mon éducation spirituelle.  
68- REPONSE : Je vous informe que les deux textes "Jawahir Al Maani" et "Rimah" sont insérés dans une même publication disponible dans une librairie à Rabat, je serai disposé à vous envoyer un exemplaire si vous le désirez. Quant à la traduction française de ces deux livres, je n'en connais aucune, sauf une italienne en voie d'élaboration préparée par un moqaddem italien le cheikh Abdessamad. Mais, les premiers chapitres de la "Boughia" de Sidi Larbi BENSAYAH(raa), qui elle non plus n'a pas été traduite, ont été l'objet d'une traduction adaptée et commentée en français que j'ai publiée dans un ouvrage intitulé "Le Soufisme Afro- Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles". Il s'agit de ce que j'ai intitulé "les Sept Requêtes" qui résument la pensée soufie telle qu'elle est conçue par la tariqa, et qui constituent le summum du comportement idéal de l'initié tijani.  
 
71- QUESTION : J'ai fais connaissance avec votre site par le biais de la recherche sur google des données sur le soufisme. Justement, je butte sur une définition très importante dans la voie de la tariqa tijania, à savoir : "Cheikh al Mourabbi". Je serais très heureux de vous lire sur ce thème.  
71-REPONSE : Le mot « cheikh », n’est employé que pour désigner le promoteur de la tariqa tijania : « Sidi Ahmad Tijani(raa) ». Certaines régions africaines ou autres l’emploient par habitude, pour désigner un moqaddem. Il y a donc un nombre de plus en plus croissant dans la tariqa de moqaddems qui par définition donnent à l’initié officiellement la permission de réciter le dhikr. C’est alors qu’il devient tijani autrement, il n’est que sympathisant. Les cheikhs morabbis sont les moqaddems hautement qualifiés pour éduquer les mourides dans le processus d’initiation. Leur nombre selon le cheikh ne dépasse guère 600 moqaddems, parmi les humains, et la moitié (300) parmi les génies. Le moqaddem peut atteindre le plus haut des grades dans la hiérarchie initiatique sans pouvoir s’arroger ce titre.  
 
72- QUESTION : Pourquoi le drap que l'on étale au milieu du cercle de la wadifa, et de la hadratat al Joumoua ? Et qui est le premier à l'instaurer ?  
72- REPONSE : Le drap qu’on étale comme vous dites au moment de la récitation de la hilala, aussi bien dans celle de la wadifa, a été déployé du temps du cheikh. Cela a été motivé par le fait que le promoteur de la tarîqa récitait la wadifa avec ses mourides dans le long couloir de sa demeure, la zaouïa n’ayant pas encore été construite. Cet « izar » ou drap n’était alors destiné qu’à couvrir le sol tel un tapis pour la prière. Il n’est donc pas obligatoire dans ces dikrs. Les zaouïas se sont habituées depuis, à en faire usage par réminiscence.  
 
74- QUESTION : Je vous prie de bien vouloir m’informer sur la mystique de salat al fatihi, et de l’initiation de l’aspirant de la tariqa tijania sur le wird.  
74- REPONSE : La "salat al Fatihi" n'est pas le propre du Sheikh Sidi Ahmad Tijani(raa). Elle a été inspirée à un cheikh antérieur: Al Bakri ESSADDIKI(raa). Son grade dans la hiérarchie des oraisons affairant à la louange du Prophète est spécifique. Elle vaut selon son propre promoteur, 600 mille fois une récitation ordinaire. Le cheikh tijani a reçu une autorisation spéciale qui assure à ce dhikr un grade exclusif. Le cheikh tijani après avoir atteint le stade de pôle, a été inspiré pour la remplacer par "Jawharat Al Kamal", élaborée par insufflation prophétique. Il a reçu alors l'incitation à reprendre Salat Al Fatihi. Quant à votre seconde question, concernant le grade auquel aspire le mouride tijani en récitant son wird, il ne doit guère dépasser la sublime intention de s'assurer l'agrément d'ALLAH et Sa grâce. Le vrai initié n'ose guère aspirer à s'arroger une quelconque ouverture par le biais de ce symbole spécifique de la tariqa. Le cheikh a tenu à avertir son mouride en lui enjoignant d'éviter toute velléité dans ce sens.  
 
75- QUESTION : Celui qui est né tijani et qui n'a pas encore pris le wird, mais assiste délibérément aux séances de Hadhratul jum'a, peut-il quitter les litanies avant même leur fin, s'il a un devoir indispensable à remplir.  
75- REPONSE : Naître tijani a pour sens le fait d'être inscrit par le Destin Divin comme membre de la tariqa tijania. Ce qui veut dire qu'on en n’a pas toujours le choix, car d'aucun peut être inscrit comme membre d'autres voies spirituelles. Celui qui se trouve donc dans ce cas et qui ne s'est pas encore engagé par autorisation spéciale peut se permettre même de ne pas assister à la wadifa et s'il y assiste, il aura toute l'attitude pour s'en dégager en quittant les litanies avant leur fin. Mais, il y a un devoir moral, qui consiste d'après la tradition prophétique, de ne pas défaire un devoir moral par une rupture au sein même du dhikr. Dans un tel cas, on est dans l'obligation morale de ne pas intégrer la wadifa si on est sûr de ne pas pouvoir en terminer l'oraison. Mais en ce qui concerne le wird, on est libre de le rompre dans certains cas de force majeure pour le reprendre plus tard.  
 
88- Question : Quels sont les miracles attribués au Cheikh Sidi Ahmed Tijani ? Y a t-il une oeuvre les évoquant ? Quel crédit faut-il y apporter ? Que pensait le cheikh des miracles (karama) ?  
88- Réponse : Le cheikh tijani a affirmé comme le rapportent maints ouvrages élaborés par de grands érudits de la tariqa, que la pieuse rectitude vaut mieux que mille miracles. Du vivant du cheikh, personne n'osait faire part des miracles éventuels et spontanés émanant du cheikh, et personne n'osait en enregistrer certains qui se manifestaient d'une façon inopinée. Mais après la mort du cheikh, maints personnages de la tariqa se sont permis d'en élaborer quelques uns. Néanmoins, certains comportements du cheikh comportaient involontairement d'amples miracles dont les initiés appréciaient la grande envergure sans oser en parler. En ce qui concerne la valeur canonique du miracle, toutes les autorités religieuses de l'islam n'en voient que les reflets des grands miracles du Promoteur de l'islam Sidna Mohammed.  
 
89- Question : Est ce que le moqaddem (dans la tariqa tijania) qui a donné les awrad a lazima au disciple, est considéré comme son cheikh, ou est ce que le disciple peut prendre les awrad d'un moqaddem, et faire d'un autre, son cheikh ?  
89- Réponse : Le mot "cheikh" n'est octroyé qu'à Sidi Ahmad Tijani seul, dans tous les ouvrages de la tariqa. Mais, dans certaines régions africaines, les mourides se permettent de qualifier les moqaddems de cheikh. C'est là, une simple convention à laquelle la tariqa ne s'oppose guère, car l'essentiel est d'avoir la conviction que le moqaddem n'est que le délégué agrée du cheikh, seule source du madad, et que le mourid tijani doit se contenter d'un seul cheikh qui est Sidi Ahmad Tijani, autrement une rupture immédiate s'en suivra. D'ailleurs le fait n'est pas propre à la tariqa tijania, comme l'ont signalé maints soufis. Cela n'empêche guère le mourid d'étayer sa chaîne de transmission en recourant à la permission d'un autre moqaddem de la même tariqa. Le cas du khalife Omar Ibn Khattab qui s'est référé à la Thora de Moise, a suscité la colère du Prophète Mohammed.  
 
95- Question : Faut-il la permission d'un moqaddem pour réciter la salat al fatihi ?  
95- Réponse : Le récit de salat al fatihi ne nécessite aucune permission de la part d'un moqaddem.  
 
98- Question : Y a-t-il des traductions prévues d'ouvrages écrits par Muhammad al Hafidh Tijani ?  
98- Réponse : Il n'existe pas à ma connaissance de traduction d'ouvrages écrits par le moqaddem du Caire Muhammad Al Hafidh Tijani.  
 
100- Question : le disciple du Cheikh qui a pris le wird peut-il prier derrière un imam qui ne récite pas la basmala à haute voix ? Est-ce que le Cheikh dans la Fatiha , récitait la basmala à haute voix ? En ce qui concerne les prières de sobh, Maghreb et al icha ?  
100- Réponse : Le récit de la basmala est obligatoire dans les 5 prières et non seulement dans certaines d'entre elles. Mais l'imam Malik a autorisé ce récit à voix basse, alors que dans la tariqa, il est obligatoire à haute voix. Ce que le cheikh faisait de son vivant.  
107- Question : J'ai lu avec un grand intérêt les questions et réponses dans votre site. J'ai cherché en vain sur Internet ce que c'est Dalil Al Khayrat qu'on récite dans certaines cérémonies. Pouvez vous m'éclairer ?  
107- Réponse : Dalil Al khayrat est un recueil des hommages du Prophète Sidna Mohammed (ss) élaboré par Ibn Slimane AL JAZOULI originaire de la région de Marrakech. Comportant des oraisons authentiques sur la bénédiction d’ALLAH sur Son Messager. C’est un ensemble de salawate très en vigueur et répandue dans tout le monde musulman. Dans un de mes voyage, en république islamique en URSS, j’ai constaté que cet ouvrage était le récit quotidien de millions de soufis dans cette partie du monde. Feu Sa Majesté Amir Al Mouminine HASSAN II, a tenu à la faire réciter dans la mosquée du Prophète à Médine par de grands oulémas du royaume. Ce geste était très significatif vis-à-vis des wahhabites qui n’assimilaient guère ce genre d’oraisons. C’est surtout pour démontrer l’impact d’un grand soufi marocain de part le monde.  
 
110- Question : Il y a deux ans, j'ai vu à l'état de veille le Prophète Mohammed, avec qui je me suis entretenu brièvement. Suite à cette rencontre, j'ai commencé par faire mes 5 prières canoniques. Par la suite, j'ai lu l'ouvrage de Amadou Hampaté Bâ : "Vie et Enseignement de Tierno Bokar". Ce qui m'a fait un peu découvrir le soufisme et particulièrement la tariqa tijania avec tous ses wirds et litanies. Etant donné que certains wirds ne peuvent être récités sans l'autorisation d'un moqadem, j'ai demandé dans mes prières à Dieu, une initiation à la tariqa. Quelques temps après, à l'état de veille, j'ai reçu une formule (en arabe alors que je ne suis pas arabophone) avec un nombre de fois différents de le réciter soit en récitation mélodieuse, soit en parole simple. Enfin j'ai eu un autre rêve pieux où j'ai vu le visage de celui qui m'a donné cette formule qui n'est autre que Hussein Ibn Ali Ibn Abi Taleb (gendre du Prophète, Sidna Ali). J'aimerais savoir si on peut parler des rêves pieux qu'on a fait à sa femme ou membre de sa famille. Comment connaître la signification de cette formule qui m'a été donnée sachant que cela ne peut être divulgué. Connaître l'adresse d'une zawiya tijania en région parisienne ou à Lyon. Je prévois de rentrer dans la tariqa, j'ai besoin de savoir s'il faut aller en Algérie dans la maison mère ou à Fès. Faut-il réciter la jouhara au nombre de 11 grains ou 12 grains. Et quelle est la différence entre ces deux chiffres.  
110- Réponse : Il y a deux types de rêves perçus à l'état de sommeil. Ceux interprétés à l'état de veille ne sont qu'une vision. Le rêve pieux est appelé par le Prophète dans un hadith authentique "rêve véridique". Ce rêve est considéré par le Prophète dans le même hadith comme une bonne nouvelle, adressée directement à la personne concernée ou par l'intermédiaire d'une tierce personne. Un rêve ne saurait être interprété par n'importe qui, un certain degré de piété est nécessaire. Dans un autre hadith, tout rêve non interprété demeure spatialement en suspens entre ciel et terre. La première interprétation de ce rêve serait reconnue comme adéquate même, si elle est mal interprétée; c'est pourquoi il faut bien se garder de raconter le rêve à quiconque, pour éviter tout risque de confusion. Dans un troisième hadith, le croyant est tenu à n'interpréter un rêve quelconque que favorablement. Dans ce cas, on peut raconter un rêve pieux à toute personne de la famille (votre épouse ou autre) si elle remplit cette condition. Quant à la deuxième question concernant les zaouïas en France, il en existait au sein de la capitale française et ses environs déjà en 1945, 14 zaouïas dirigées toutes par un seul moqaddem. D'autres zaouïas auraient depuis vu le jour. Concernant votre intégration au sein de la Tariqa, vous pouvez recevoir l'autorisation n' importe où, à condition que le moqaddem concerné, soit à la hauteur, c'est le plus important. Quant à la différence entre les 2 options concernant la jouhara 11 grains et 12 grains, il ne s'agit que d'une question très simple dans laquelle on a vu un véritable problème. L'option concernant la récitation de la jouhara avec 11 grains remontait au début de la tariqa, c'est-à-dire à peu près 2 décennies, avant le décès du cheikh Sidi Ahmed Tijani. Elle figurait notamment dans "Jahawir Al Maani", élaboré au début de ces 2 décennies. Mais l'autre option, celle des 12 grains est la plus récente, c'est-à-dire celle qui abolit la première, comme le cas des hadiths du Prophète où le dernier acte du Prophète abolit les précédents.  
 
112- Question: Il m'est impossible d'aller à la séance du vendredi après midi, pour faire la "hilala" du vendredi, en raison d'obligations professionnelles bien entendu. Il est exclu de faire les 1000 de "la ilaha illa Allah" au bureau, alors que faire ? En faire juste quelques unes en silence ? Sachant que même dans ce cas, il est impossible de se déchausser, de s'asseoir par terre et de se mettre face à la qibla. On m'a dit que la ziyara de Moulay Driss Zerhoun à Fès, n'est pas permise. Pourtant, de mon modeste point de vue, ce grand saint n'est pas un cheikh avec une tariqa, mais il est bel et bien parmi "ahl al bayt", auxquels font référence toutes les formes des salawat à l'adresse du Prophète; y compris la fatihi et la jawharat el kamale:(...wa'alaa allihi...).  
112- Réponse: Tous les obstacles auxquels vous faites allusion ne le sont guère. Car vous pouvez faire votre dikr entièrement au bureau même, sans vous déchausser, car d'après un hadith authentique, le croyant peut faire sa prière tout en restant chaussé. Seule la "jawharat al kamal" ne peut être récitée sur une monture : bateau, avion et voiture. Quant à la ziara, tout initié ou mourid, dans n'importe quelle tariqa et non seulement dans la tariqa tijania, ne peut procéder à la ziara d'un autre cheikh, quel qu'il soit et quel que soit son degré de descendance du Prophète(saw).  
 
116- Question: Le cheikh qui m'a initié ne m'a informé que de deux conditions d'affiliation : l'engagement de pratiquer le wird et le wadifa toute ma vie durant et l'interdiction de pratiquer tout autre wird ou litanie d'autres tariqa ou de saints vivants ou morts. M'étant aperçu, par la suite, qu'il y avait de nombreuses autres conditions, je me demande aujourd'hui si mon initiation est valable ou si je dois la renouveler en me faisant rappeler l'ensemble des autres conditions.  
116- Réponse: Votre initiation demeure valable. Mais, vous êtes dans l'obligation d'essayer d'assimiler les autres conditions, qui en principe sont communes à tous les initiés, donc non péremptoirement indispensables à l'initiation. Mais, aux deux conditions su-citées, certains khalifes du Cheikh ajoutent une troisième qui demeure elle aussi obligatoire pour tout musulman. C'est-à-dire, croire que le cheikh, quel qu'il soit, n'est qu'un directeur de conscience et un serviteur de DIEU.  
 
117- Question: Le rattachement spirituel au Cheikh qui vous a initié implique t'il que seul ce dernier a qualité pour vous guider dans la tariqa, et répondre à vos questions, ou est-on autorisé à s'adresser à toute personne instruite, pour poser une question sur un point précis de la tariqa ?  
117- Réponse: Rien n'empêche un initié tijani de s'adresser à un autre moqaddem tijani pour s'assurer de la véracité d'une idée ou de l'existence d'autres options. Mais là, il faut se garder de méconnaître la valeur de l'un au dépens de l'autre. Car, il ne s'agit là, que d'effort louable chez l'un et l'autre, qui sont méritoires tous les deux.  
 
118- Question: L'interdiction de pratiquer d'autres wird ou de réciter d'autres litanies s'applique t-elle aux invocations de protection ou d'adoration d'Allah, enseignées par la sounna et rapportées par les hadith (exemples parmi des centaines : hasbiyallahou, la ilaha illa houwa, aleyhi tawakkaltou, wa houwa rabboul archil azime -7 fois-, l'invocation d'Aboû Dardâ (allâhoumma anta rabbî...), 7 fois le verset du Trône etc. Ou, s'applique t-elle uniquement aux litanies composées par des personnes étrangères à la tariqa ?  
118- Réponse: Un bon initié tijani, pour l'être réellement, doit se conformer à l'esprit et à la lettre des hadiths authentiques du Prophète. Il peut donc réciter toutes les da'âwates mohammadiennes en parallèle à celles de la tariqa.  
 
122- Question: J'ai lu dans votre site que la wadifa peut être accordée à tous, sans autorisation. Puis- je l'avoir ?  
122- REPONSE:La " wadifa" peut être accordée à tout un chacun, féminin ou masculin, fille ou garçon pubères. Mais, avec l'autorisation d'un moqaddem.  
 
123- Question: "Hizb Sayfi" remplace 41 fois sourate Al Kadr. Puis-je le réciter et combien de fois par jour ?  
123- Réponse: Pour réciter "Hizb Sayfi" remplacé par sourate Al Kadr, l'autorisation spécifique d'un moqaddem habilité à l'accorder, est nécessaire.  
 
131- Question: Je tiens d'abord à vous adresser ma gratitude pour votre travail qui est  
très utile à mon développement personnel. Qu'Allah vous récompense abondamment. J'ai quelques questions relatives à "Dalail al Khayrat" et à l'éducation spirituelle dans la tariqa.  
1) Est-il nécessaire d'avoir une autorisation pour réciter le livre du Cheikh Al Jazouli ?  
2) Si oui, les moqaddem de la tariqa tijania ont-ils cette permission ?  
3) Qu'est ce que l'éducation spirituelle par la himma ?  
4) L'éducation spirituelle n'est-elle remplie que par le wird et l'attachement au Coran et à la sounna dans cette tariqa ?  
5) Faut-il être affilié pour pouvoir réciter la Jawharat Al Kamal ? Encore merci pour votre travail.  
131- Réponse: 1) "Dalail Al Khayrat" est une récitation spécifique à un cadre donné des initiés, mais en tant que récitation congratulatoire du Prophète, il peut faire l'objet d'une récitation pour tout initié quelle que soit sa voie. Mais, pour un initié tijani, nulle autorisation ne peut lui être donnée en l'occurrence pour réciter des wirds qui ne figurent pas dans le catalogue tijani. Le Sheikh Sidi Ahmed Tijani, en gardait précieusement un exemplaire dans sa bibliothèque privée. C'était un des rares manuscrits qui figuraient dans cette bibliothèque. 2) Les moqaddem de la tariqa ne sauraient en permettre la récitation, étant d'une exclusivité spécifique. 3) Concernant l'éducation spirituelle par la "himma", il s'agit d'abord de préciser l'ampleur maximale de la himma, dont le rôle créateur n'est pas à démontrer. Le rôle optimal de cette himma est d'une créativité sans pair. Mais cette himma, n'est-elle pas l'attachement irréversible de l'initié à la haute Volonté d'ALLAH? N'est-elle pas le fil conducteur transcendant vers l'Ordre Sublime de DIEU? Dans les deux cas, le rôle initiateur à la volonté d'ALLAH, doit être dûment édifié, pour en faciliter l'éducation spirituelle. Sans cette himma sublime, toute initiation demeure, en deçà de son conceptualisme créatif. La himma, pour un initié, consiste à s'attacher d'une manière indéfectible de l'initiateur à la volonté du Créateur dans une servilité qui ne voit comme leitmotiv que la magnanime Haute Volonté divine. C'est pourquoi, le Prophète, dans ses récitations transcendantes, vers la Haute Présence , se dégageait de toute velléité individuelle, pour s'attacher exclusivement à cet Ordre divin. Il s'agit là, donc, d'un atout spécifique d'initiation, qui devrait tenir compte des concepts du Coran et des préceptes de la sounna. 5) Quant à Jaouharat Al Kamal, elle ne peut être récitée que par un initié affilié ou du moins attaché à la voie tijanie, et cela, à cause de la spécificité de la jaouhara. Mais, dans quelques cas, une autorisation exceptionnelle peut être accordée par un moqaddem habilité en vue d'en réciter un nombre limité. En conclusion, je tiens à vous féliciter pour votre haute conception de certains secrets spirituels de la voie tijanie.  
 
132- Question: Suite à une visite sur le site suivant: www.alsanusiya.com. J'ai quelques questions à vous soumettre. J'ai appris que le shaykh al Sanûsi avait étudié auprès du Shaykh Tijani (qu'Allah les agrée tous les deux). J'ai cru comprendre qu'il a par la suite, quitté Fez pour rejoindre celui qui deviendra son maître, le Shaykh Ahmad ibn Idris qu'Allâh l'agrée. J'aimerais savoir si quitter la tijania est permise dans le cas exceptionnel de grands saints dont la destinée est particulière. En effet, le Shaykh al Sanusi est devenu l'organisateur et l'éducateur d'une tariqa qui a joué un grand rôle dans l'histoire des musulmans et du monde entier. Je citerais, aussi, le shaykh Ahmadu Bamba qu'Allâh l'agrée, le fondateur de la tariqa muridiyya qui après avoir pratiqué les awrad qadiri, shadhili et tijani a fondé sa propre confrérie par ordre du Prophète (sallalahou 'alayhi wa salam). Je tiens pour véridique les propos du Shaykh Tijani qu'Allah l'agrée. Il a mis en garde contre le fait de quitter son ordre. J'ai l'impression que cette parole concerne ses disciples en général, mais pas les individus que j'ai citée en particulier mais je ne sais pas pourquoi. Pourriez-vous m'éclairer sur le sujet.  
132- Réponse: En réponse à vos questions, je tiens à souligner que le principe auquel vous avez fait allusion, concernant la mise en garde à tout initié de quitter l'ordre tijani comme vous le dites; il y a deux cas éventuels en l'occurrence, celui d'abord où le cheikh tijani n'aurait accordé q'une autorisation de tabarrouk, ce qui laisse au nouvel initié toute latitude de quitter l'ordre tijani vers un autre ordre. Dans un deuxième cas, le cheikh pourrait, semble t-il, accorder une permission exceptionnelle, pour réciter un autre dikr, en sus du dikr tijani. C'est le cas de Moulay Abdessalam Addarir à Fès, qui demeurait attaché au wird tijani, tout en s'arrogeant le droit d'accorder son dikr propre à tout initié, même tijani. Avait-il reçu la permission du sheikh? Lui seul le sait. Néanmoins, son rang dans la hiérarchie tijanie nous incite à lui accorder toute crédibilité. Dans un autre cas similaire, le moqaddem tijani Ahmed Skirej a cité, dans "Kachf Al Hijab", Maa Al Ainayn, le Changuiti, comme étant moqaddem tijani, tout en s'alignant. 
 
TITRE: LA TIJANIA ; UNE VOIE SPIRITUELLE ET SOCIALE 
 
 
AUTEUR: BENABDELLAH ABDELAZIZ 
Edité par AL BOURAQ 
 
 
 

 

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Modifié en dernier lieu le 17.03.2009
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